Pour les articles homonymes, voir Ebon de Reims (homonymie).
Ebbon ou
Ebon, né vers
775 et mort le
20 mars 851 à
Hildesheim en
Saxe) a été l'archevêque de Reims de
816 à
835 et à nouveau de
840 à
841. Il est né en
Allemagne,
serf des domaines royaux de
Charlemagne. Il a été éduqué à sa cour et devint
libraire (bibliothécaire) et conseiller de
Louis le Pieux,
roi d'Aquitaine, fils de Charlemagne.
Quand Louis devient empereur, il nomme Ebon à l'Archevêché de Reims, laissé vacant après le décès de Wulfaire.
Ebon devient une figure importante de l'expansion du Christianisme dans le nord de l'Europe. Sur les instances de l'empereur Louis le Pieux, en 822, il va à Rome où le Pape Pascal Ier le fait Légat. À partir de 823, il est autorisé à prêcher chez les Danois avec Halitgaire, évêque de Cambrai, et Willerich, évêque de Brême.
Par la suite, il y fit de courts voyages qui n'auront que peu de succès. Quelques années plus tard Saint Ansgar aura plus de succès dans la christianisation du Danemark.
Quand les fils de Louis Le Pieux issus de son premier mariage avec Ermengarde de Hesbaye (Lothaire, Louis, et Pépin) se rebellent en 830, Ebon reste loyal envers le roi, mais en 833 il rejoint l'insurrection. En novembre de cette même année, il préside en l'église Sainte-Marie de Soissons le Synode qui dépose Louis le Pieux, et l'oblige à confesser publiquement ses soit-disant nombreux crimes. En retour, Lothaire Ier lui donne l'abbaye Saint-Vaast près d'Arras en récompense.
Il devient alors un fidèle de Lothaire. Il reste avec lui même après le rétablissement de Louis le Pieux en mars 834. Quand Lothaire s'enfuit en Italie, de son coté, Ebon trop malade pour le suivre, se réfugie dans un ermitage parisien. Il y est retrouvé par les hommes de Louis et emprisonné à l’Abbaye de Fulda. Les événements de l'année précédente devaient bientôt s'inverser ; ramené au synode de Thionville du 2 février 835, Ebon doit admettre, en face de 43 évêques, que Louis avait été injustement accusé de crimes qu'il n'avait jamais commis. Il se retire officiellement de l'archevêché de Reims le 28 février suivant. Le synode le dépose promptement ensuite. Il est à nouveau emprisonné à Fulda et plus tard confié à Fréculf, évêque de Lisieux, puis ensuite à Boso, abbé de Fleury.
En décembre 840 , après la mort de Louis le Pieux, Lothaire succède à son père et réintègre Ebon. Un an plus tard, cependant, Charles le Chauve prend le contrôle du royaume de Francie occidentale et Ebon est déposé une seconde fois. Hincmar de Reims est alors nommé pour lui succéder en 845 mais refuse de reconnaître les ordinations prodiguées par son prédécesseur. En 853, les ordinations antécédentes d'Ebon seront également déclarées illégales par le concile de Soissons.
Ebon part alors se réfugier à la cour de Lothaire Ier qui, n'ayant plus besoin de lui, s'en sépare en l'envoyant à la cour de Louis le Germanique qui l'accueille et le fait évêque d'Hildesheim où il meurt en 851.
Il a écrit l' Apologeticum Ebbonis en défense de sa réintégration. C'est peut-être un prêtre ordonné par Ebon qui a écrit les Fausses décrétales. Il a aussi rassemblé des artistes à Hautvillers qui ont transformé l'Art carolingien en quelque chose de nouveau, et a créé l’école de Reims. Les magnifiques Évangiles d'Ebbon sont leur oeuvre la plus connue. Son influence sur la Renaissance carolingienne est énorme dans les domaines de l'art et de l’Enluminure.